Visiter Oradour-sur-Glane

Après vous avoir proposé de visiter un caveau en Italie, c’est un tombeau beaucoup plus proche et un peu différent que nous vous invitons à visiter aujourd’hui : Oradour-sur-Glane. Si ce tombeau-là est à ciel ouvert, soyez sûr que le frisson qu’on éprouve en le visitant n’est en aucun cas dû au vent ni aux fantômes : l’histoire de ce lieu suffit à elle seule. Difficile de ne pas éprouver le poids de l’Histoire en contemplant ce lieu de mort où le temps s’est arrêté. Ce qui fut jadis un charmant village du centre de la France symbolise en effet aujourd’hui les épisodes les plus tragiques de la Seconde Guerre mondiale. Les vestiges rouillés de la vie quotidienne aux derniers temps de l’Occupation de la France par les Allemands jonchent encore les ruelles d’Oradour : ici un vélo, là une machine à coudre, plus loin un landau cabossé. Tous, abandonnés par un beau samedi après-midi, en cet été 1944. Les granges où plus de 200 villageois ont été fusillés sans préavis (avant d’être exposés à la vue de tous) sont toujours là. Dans l’église, le souvenir des 400 femmes et enfants, également fusillés, prend à la gorge. La Résistance n’avait pas particulièrement pris pied dans ce village ; la plupart des habitants n‘avaient jamais vu un seul uniforme allemand avant ce 10 juin fatidique, lorsque les officiers SS des divisions panzers débarquèrent et ordonnèrent le rassemblement de tous les villageois sur la place principale. Les maisons furent pillées, le village incendié… et 642 personnes furent massacrées. Après la Libération, le gouvernement français décida de ne pas restaurer Oradour. Le village est resté en l’état où les troupes SS l’ont laissé, en un hommage vibrant à toutes les victimes de l‘Occupation. La raison pour laquelle 200 soldats SS ont décidé de d’assassiner méthodiquement ce village reste un mystère.