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Voyage au pays des Gorilles

Partez à la découverte d’un monde encore préservé au Congo, dans le parc national des Virunga. L’épais brouillard ivoirin libère enfin quelques bruissements. Soudain, la masse colossale d’un gros mâle au dos argenté surgit. L’espace d’un instant, les yeux du petit homme glabre se fichent dans le regard calme et profond du gorille, son énorme « parent ››, déchargeant une émotion titanesque qui bouscule aussitôt tous les obstacles. Le souvenir des embûches du voyage se dissipe. Les interminables serpentements, derrière un guide expert, pataugeant sur des sentiers rendus boueux par une fine bruine qui pénètre les os, les assauts d’escadrons d’insectes insistants, tout s’efface d’un trait, tout semble tellement fantastique. Un comprend désormais Diane Fossey, qui passa dans ces forêts une grande partie de sa vie. De 1967 à 1985, date de son assassinat, elle vécut en compagnie des gorilles. Aujourd’hui Diane Fossey repose dans le cimetière qu’elle avait aménagé pour « ses amis », Le gorille de montagne, plus gros, mais surtout couvert d’un poil plus long et plus dru que ses cousins de la plaine, vit exclusivement dans la forêt des monts Virunga, une chaîne aux
innombrables volcans, la plupart actifs, et dont le point culminant, le Karisimbi, dépasse 4500 mètres. Ce relief, caractéristique du centre de l’Afrique orientale, délimite également la frontière entre trois pays, le Rwanda, le Congo et l’Ouganda. Au-delà de 3000 mètres d’altitude, l’amplitude thermique entre le jour et la nuit est telle qu’il n’est pas paradoxal d’affirmer que l’été brûle le jour, chassé la nuit par l’arrivée de l’hiver. Les températures varient davantage, en effet, en vingt-quatre heures qu’en l’espace de deux saisons. La végétation se compose d’immenses forêts de bambou qui s’estompent progressivement devant les bruyères subalpines, où fleurissent bruyères, mousses, lichens et surtout des séneçons à l’allure fantaisiste et des lobélies géantes pouvant se hisser à près de 4 mètres. Contrairement au chimpanzé, le gorille est exclusivement végétarien. Il se nourrit d’une cinquantaine d’espèces de plantes, mais ne cache pas sa préférence pour le bambou : il peut manger de 20 à 30 kilogrammes de germes par jour. Les journées s’écoulent, un peu monotones, pour ces géants atteignant parfois 200 kilogrammes. Une averse, un clin d’œil du soleil interrompant les brumes permanentes constituent autant d’intervalles particuliers dédiés à la socialisation ou à l’observation de l’environnement et de quelques habitants de la forêt. Une femelle soudain s’arrête pour contempler un petit caméléon. Armé de deux pattes aux doigts opposables et d’une queue préhensile, le caméléon se déplace de branche en branche, scrutant d’un œil, puis de l’autre, son observateur. Un peu plus loin, un gros mâle vient, en revanche, de découvrir une fourmilière de légionnaires ou de chasseuses camouflées. Ces fourmis énormes, agressives et toujours en activité, dessinent de longues colonnes, précédées par des soldats sur leurs gardes, prêts à attaquer n’importe quelle proie. Lorsque les larves ont atteint le stade de pupes, la troupe s’arrête pour bâtir une fourmilière provisoire. Les fourmis constituent une excellente source de protéines animales, mais elles savent se défendre en s’insinuant parmi le pelage dru de leur adversaire auquel elles assèneront des morsures douloureuses. Pour le gorille, la seule échappatoire consistera à s’en rassasier de deux ou trois poignées avant de prendre la poudre d’escampette. Il sera plus difficile, en revanche, d’apercevoir un souï-manga, un touraco ou un daman des rochers. Le parc national se déploie actuellement sur une bande de terre de près de 40 kilomètres sur 13 qui s’enfile entre le Rwanda et le Congo, mais ses confins sont fréquemment modifiés. L’Ouganda accueille une autre aire protégée, minuscule malheureusement et complètement indépendante du parc initial. Pour séjourner sur place, voici une bonne adresse pour faire un voyage safari au congo.

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